Parcours d’Accès Spécifique Santé (PASS), une voie vers les études de médecine

Vous rêvez de devenir médecin, sage-femme, dentiste ou pharmacien ? Le chemin vers ces professions médicales commence par une année décisive. Depuis la réforme de 2020, le Parcours d’Accès Spécifique Santé (PASS) constitue l’une des principales portes d’entrée vers ces formations exigeantes. Cette année post-bac, à la fois intense et sélective, remplace l’ancienne PACES et s’inscrit dans un système qui pourrait bientôt connaître une nouvelle évolution. Nous vous proposons un tour d’horizon complet de ce dispositif : son fonctionnement, ses exigences, ses débouchés et les changements qui se profilent à l’horizon 2026.

Qu’est-ce que le PASS et comment fonctionne-t-il ?

Le PASS est une formation sélective d’une année post-baccalauréat, proposée exclusivement par les universités disposant d’une Unité de Formation et de Recherche (UFR) en santé. Cette année universitaire s’articule autour d’une structure bien définie, comprenant deux semestres d’enseignement.

L’organisation du PASS repose sur deux composantes principales : une majeure santé représentant 48 ECTS (European Credits Transfer System) et une mineure disciplinaire valant 12 ECTS. Cette formation permet d’accéder aux filières MMOPK : Médecine, Maïeutique (sage-femme), Odontologie (dentaire), Pharmacie et Kinésithérapie. La majeure santé constitue le socle commun de connaissances scientifiques indispensables à la poursuite d’études dans ces domaines, tandis que la mineure offre une ouverture vers d’autres disciplines, facilitant une éventuelle réorientation.

Les prérequis et le processus d’admission

L’admission en PASS s’effectue exclusivement via la plateforme Parcoursup. Cette formation s’adresse principalement aux titulaires d’un baccalauréat général, avec une préférence marquée pour les candidats ayant suivi des spécialités scientifiques comme la physique-chimie, les sciences de la vie et de la Terre (SVT) ou les mathématiques.

Le choix de la mineure disciplinaire constitue une étape cruciale dans votre candidature. Cette décision doit être mûrement réfléchie car elle déterminera vos possibilités de réorientation en cas de non-admission dans les filières de santé. Les universités proposent généralement un large éventail de mineures, comme la biologie, la chimie, la physique, le droit, l’économie, la psychologie ou encore les sciences du sport. Université Paris Cité, par exemple, offre jusqu’à 11 mineures différentes, allant de la « Biologie, Physique, Chimie » aux « Sciences psychologiques » en passant par le « Droit » ou la « Santé des populations ».

Organisation des enseignements dans la filière PASS

Les enseignements du PASS se répartissent entre la majeure santé et la mineure disciplinaire. La majeure comprend des matières fondamentales comme l’anatomie, la biochimie, la biologie cellulaire, la physiologie, la pharmacologie, ainsi que des enseignements en sciences humaines et sociales. Ces cours constituent le socle commun indispensable pour tous les étudiants se destinant aux professions médicales.

Les modalités pédagogiques varient selon les universités, mais combinent généralement cours magistraux en amphithéâtre et travaux dirigés en groupes plus restreints. Certaines universités proposent des enseignements délocalisés pour favoriser l’accès aux études de santé dans les territoires ruraux. À titre d’exemple, l’Université de Bourgogne précise que « certains enseignements sont mutualisés » durant le second semestre, permettant aux étudiants de se familiariser avec les différentes filières de santé. La chimie, matière souvent redoutée, peut représenter jusqu’à 4 ECTS avec 30 heures d’enseignement dont 15 heures de travaux dirigés, comme c’est le cas à Université Paris Cité.

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Le système d’évaluation et les examens

Le processus d’évaluation en PASS s’organise autour de deux groupes d’épreuves. Le premier groupe comprend les examens écrits qui se déroulent à la fin de chaque semestre. Ces épreuves combinent généralement différents formats de questions : Questions à Réponse Unique (QRU), Questions à Réponses Multiples (QRM) et parfois des Questions à Réponse Ouverte Courte (QROC).

Seuls les étudiants ayant validé les 60 ECTS de l’année peuvent prétendre à l’admission dans les filières de santé. Un jury de sélection définit deux seuils par filière : les étudiants dont la note se situe au-dessus du premier seuil bénéficient d’une admission directe (environ 50% des places disponibles), tandis que ceux dont la note se situe entre le premier et le second seuil sont convoqués à des épreuves orales de compétence constituant le second groupe d’épreuves. Les étudiants dont la note est inférieure au second seuil sont ajournés mais peuvent poursuivre en deuxième année de leur mineure disciplinaire.

Les débouchés après une année de PASS

À l’issue d’une année de PASS, trois scénarios principaux se présentent aux étudiants. Dans le premier cas, l’étudiant obtient les 60 ECTS et est admis dans l’une des filières MMOPK. Il accède alors directement à la deuxième année du premier cycle des études de santé (MMOP) ou à la première année des études de masso-kinésithérapie (K).

Dans le deuxième cas, l’étudiant obtient les 60 ECTS mais n’est admis dans aucune filière de santé. Il peut alors candidater en L.AS 2 (Licence avec Accès Santé, deuxième année) dans un champ disciplinaire en rapport avec sa mineure du PASS. Les universités s’engagent généralement à proposer au moins une inscription en L.AS 2 à ces étudiants. Dans le troisième cas, l’étudiant n’obtient pas les 60 ECTS du PASS. Il doit alors se réorienter via Parcoursup vers d’autres formations. Un point crucial à retenir : le PASS ne peut pas être redoublé, ce qui souligne l’importance d’une préparation rigoureuse.

Comparaison entre le PASS et la L.AS

Le système actuel d’accès aux études de santé repose sur deux voies principales : le PASS et la L.AS (Licence avec Accès Santé). Ces deux parcours présentent des caractéristiques distinctes qui peuvent correspondre à différents profils d’étudiants.

Le PASS s’adresse aux bacheliers déterminés à intégrer une filière de santé, avec une majeure santé (48 ECTS) et une mineure disciplinaire (12 ECTS). La L.AS, quant à elle, propose une approche inverse avec une majeure disciplinaire (48 ECTS) et une mineure santé (12 ECTS). Cette seconde voie convient davantage aux étudiants qui souhaitent garder ouvertes d’autres perspectives professionnelles tout en conservant la possibilité d’accéder aux études de santé. La L.AS offre l’avantage de pouvoir candidater aux filières de santé après la L.AS1, L.AS2 ou L.AS3, multipliant ainsi les chances d’admission, tandis que le PASS ne permet qu’une seule tentative.

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Conseils pour réussir sa première année en filière santé

La réussite en PASS nécessite une organisation rigoureuse et une méthode de travail efficace. Nous recommandons d’établir un planning hebdomadaire équilibré, incluant des plages horaires dédiées aux révisions, aux pauses et à l’activité physique. La régularité constitue la clé du succès : mieux vaut travailler 2 à 3 heures quotidiennement que d’enchaîner des sessions marathons avant les examens.

L’utilisation de fiches de révision synthétiques facilite la mémorisation des concepts essentiels. Les QCM d’entraînement permettent d’évaluer votre compréhension et de vous familiariser avec le format des examens. N’hésitez pas à rejoindre des groupes d’étude pour partager vos connaissances et bénéficier de l’entraide entre étudiants. Certaines universités proposent du tutorat assuré par des étudiants plus avancés, une ressource précieuse à ne pas négliger. Enfin, accordez une attention particulière à votre hygiène de vie : sommeil régulier, alimentation équilibrée et moments de détente contribuent significativement à maintenir vos capacités cognitives au maximum.

La réforme à venir : vers une voie unique d’accès aux études de santé

Le système actuel PASS/LAS pourrait connaître une transformation majeure dans un avenir proche. Dans son rapport publié le 11 décembre 2024, la Cour des comptes préconise la suppression de ce double système au profit d’une voie unique d’accès aux études de santé dès la rentrée 2026.

Cette recommandation fait suite au constat d’échec du système actuel, jugé « trop complexe » et « difficilement lisible » par les Sages. La mise en œuvre hétérogène dans les universités et la persistance des inégalités figurent parmi les principales critiques. La voie unique envisagée comporterait une majeure en santé (45 à 50 ECTS) et une mineure hors santé (10 à 15 ECTS), gérée par les UFR santé. Cette première année serait conçue comme « un portail donnant accès, en fonction du choix de l’étudiant et de ses résultats académiques, à l’ensemble des formations MMOP, aux autres formations en santé, à une licence santé si l’université en possède une et aux autres licences de l’université ». Des mesures transitoires pourraient être mises en œuvre dès 2025, notamment pour harmoniser et rationaliser le fonctionnement des L.AS.

Le mot de la fin

Le Parcours d’Accès Spécifique Santé représente une voie exigeante mais structurée vers les métiers de la santé. Malgré sa sélectivité et les défis qu’il comporte, ce parcours offre une préparation solide aux futurs professionnels de santé. Face aux évolutions annoncées du système d’accès aux études médicales, nous vous invitons à vous tenir informés des spécificités du PASS dans votre université cible.

La probable transition vers une voie unique d’accès en 2026 témoigne de la volonté d’améliorer la lisibilité et l’efficacité du système. En attendant cette réforme, le PASS continue d’offrir une opportunité réelle d’accéder aux études de santé pour les candidats motivés et bien préparés. Quelle que soit l’évolution du cadre institutionnel, les qualités essentielles pour réussir demeurent les mêmes : rigueur, persévérance et passion pour les sciences médicales.